Numéro |
J. Phys. IV France
Volume 130, November 2005
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Page(s) | 193 - 200 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/jp4:2005130013 | |
Publié en ligne | 5 janvier 2006 |
T. Ollivier, E. Farhi, M. Ferrand, M. Benoit
J. Phys. IV France 130 (2005) 193-200
DOI: 10.1051/jp4:2005130013
Exploration des mécanismes de repliement des protéines par dynamique moléculaire
B. GilquinDSV/DIEP/LSP, CEN Saclay, 91191 Gif-sur-Yvette, France
Abstract
Comment se replient les protéines? Cette
question est ancienne. En introduction nous rappellerons ce qu'est le
paradoxe de Levinthal et comment on est passé de la notion de chemin de
repliement à la notion de paysage énergétique. Les simulations
de dynamique moléculaire ont permis d'aborder la compréhension du
processus de repliement au niveau atomique. Cependant l'échelle de temps
des processus de repliement (de l'ordre de la milliseconde) n'est pas
accessible aux simulations numériques (de l'ordre de la nanoseconde).
Plusieurs auteurs ont donc proposé de simuler le dépliement des
protéines par dynamique moléculaire. En admettant le principe de
micro-réversibilité l'étude du processus de dépliement
renseigne sur celui de repliement. Cependant, il est nécessaire
d'accélérer le dépliement en introduisant un biais afin que les
états dépliées soient accessibles aux échelles de temps des
simulations. Nous présenterons un exemple de ce qui a été
réalise dans le cas de l'étude de protéines de petite taille
suivant un repliement simple, globalement à deux états. Nous
présenterons ensuite ce que nous avons réalisé dans le cas d'une
protéine de taille plus importante et pour laquelle le processus de
repliement est plus complexe car il existe un intermédiaire transitoire
de repliement. C'est le cas du lysozyme pour lequel les simulations de
dépliement permettent d'accéder au mécanisme atomique de
repliement et de comprendre pourquoi des mutants de cette protéine se
replient plus lentement et forment des fibres amyloïdiques. Ainsi les
intermédiaires de repliement seraient à l'origine de formes
pathogènes des protéines observées dans les maladies
neuro-dégéneratives. Enfin nous montrerons comment à partir de
plusieurs simulations longues de dynamique moléculaire, le paysage
énergétique pour de petites protéines peut être calculé.
© EDP Sciences 2005